Récit d'accouchement
Ici je vous propose de retrouver les récits d’accouchement de couples accompagnés. Merci à eux de m’autoriser à les partager.
Récit d'accouchement de L. & G. - projet d'accouchement sans péridurale
28 avril 2024
Je suis dans ma 39ème semaine, c’est le weekend, on est dimanche. Hier soir on a passé une bonne soirée tous les deux, restau + visionnage d’un long film, en se disant que bientôt ce sera plus difficile de s’accorder ce type de moments =).
9h : j’ai des contractions depuis 4h du matin. Elles sont peu intenses, pas douloureuses mais quand même assez marquées avec une sorte de sensation qui rappelle les douleurs de règles. Elles sont différentes de celles que j’ai senties il y a quelques jours et surtout, elles durent depuis 4h du matin. Elles ne s’intensifient pas rapidement mais ne disparaissent pas…quelque chose est peut-être en route ? Respirations et massages doux ont permis d’apaiser et même de se rendormir de 4h à 9h. En prévision de ce qui s’annonce, je me prépare comme pour un marathon (ou plutôt comme pour une grosse épreuve sportive car je n’ai jamais couru de marathon =)) : je me fais un bon petit déjeuner énergétique : dattes, porridge avoine banane amandes, cookies de pois chiche, tartines.
10h : Je prends ensuite un bain. Dans le bain, j’ai des petites pertes, est-ce le bouchon muqueux ? Difficile à dire.
11h30 : je retourne faire une sieste jusqu’à environ 12h30. Les contractions ne disparaissent pas mais n’augmentent pas vraiment en fréquence et en intensité.
13-14h : Repas.
Après-midi : il pleut, on se met devant un dessin animée de Miyazaki que je voulais revoir depuis un moment : le voyage de Chihiro. L’ambiance est presque mystique et surtout propice au cocooning avec cette faible luminosité.
Après le goûter, certaines contractions deviennent plus douloureuses et nous mettons donc en place une routine positions + massages doux qui fonctionne bien pour le moment.
19-20h: je prends une douche et je fais les derniers ajustements au niveau des valises à emporter à la maternité.
21h : un autre repas de pris et avec des pâtes (coquillettes jambon), plein de force pour la nuit à venir !
22h : je ferme les valises et m’occupe un peu car ça semble maintenant plus compliqué de s’allonger pour dormir. Je reste en mouvement et j’arrive à gérer la douleur des contractions avec des positions d’étirement, principalement le dos et les bras penchés sur une chaise. G. part se reposer un peu en prévision de la nuit qui s’annonce.
29 avril 2024
Minuit : G. se réveille. J’ai l’impression que les contractions deviennent bien plus intenses, je prends une sucette pour essayer de continuer à bien détendre la mâchoire et prendre un peu de sucre.
2h-2h30 : les contractions sont bien plus intenses et à une fréquence d’une contraction toutes les 5 minutes environ. Les positions qui me soulageaient au pic de douleur ne sont plus suffisantes. J’essaie maintenant la technique du peigne et me rends compte que ça ne suffit plus vraiment non plus à me soulager. Je me dis alors « si on ne part pas maintenant, je ne sais pas comment je vais gérer le trajet en voiture qui ne permet pas de pouvoir changer de position et de s’étirer ».
2h30 : départ pour la maternité avec le peigne dans la main que je vais serrer très fort pendant les 3 contractions qui me séparent de l’hôpital.
2h45 : Arrivée à l’hôpital, juste parfait car pas de stress pour se garer, on se gare tranquillement au parking le plus proche de l’entrée des urgences. C’est alors que commence ma « longue » marche vers la maternité avec plusieurs pauses pour faire passer les pics de contractions : panneau de chantier, chaises, lit, rebord de fenêtre. Je sens que l’accueil aux urgences est déjà bienveillant : on me propose une chaise roulante mais je préfère continuer à marcher.
3h : arrivée à l’accueil de la maternité où une sage-femme, L., super douce commence la prise en charge. Elle nous demande quel est notre projet de naissance, on sort notre projet de naissance du sac en précisant qu’on a fait la « prépa avec L. » et son visage s’éclaire, visiblement c’est comme si on avait déjà tout dit . Elle a tout de suite des mots clefs comme « physio » et « acupuncture » qui nous mettent en confiance. Elle nous annonce aussi que la salle nature est disponible. Elle met en place le monitoring et réalise les contrôles d’arrivée, elle me pose le cathéter. Elle m’indique qu’il va falloir que je reste comme ça allongée pendant 20 min, ça me semble impossible ! Elle nous aide alors à commencer les points d’acupression. Elle fait les premiers points avec G. puis nous abandonne un petit moment suite à un énorme cri (d’une autre future maman en salle de naissance) que nous entendons également depuis cette petite pièce d’accueil. Quand elle revient, elle nous donne les résultats de l’observation qu’elle a faite de mon col : col complètement effacé et dilatation à 3. Au regard de l’intensité des contractions je pensais être plus avancée mais je retiens : « col effacé + niveau de dilatation qui doit pouvoir permettre une pose de péridurale + on peut aller directement en salle de naissance » = le travail avance.
Nous nous installons en salle de naissance, la SF nous fait couler le bain puis nous laisse. Je n’ai aucun monitoring, nous sommes tous les deux dans notre bulle, une véritable équipe. L’eau chaude soulage un peu mais à ce stade j’ai besoin de plus que ça et surtout je ne trouve pas bien mes appuis dans la baignoire. Je ressors de la baignoire. G. varie les points d’acupression, je lui dis d’appuyer toujours plus fort.(*note : moi j’avais l’impression qu’il n’appuyait pas très fort et lui avait l’impression qu’il allait me broyer le pied.). Il est parfait dans son rôle de « gardien de naissance » : il est avec moi à chaque pic et il gère tout le background. Je pense qu’il y a eu peu d’allées et venues, on nous a vraiment laissé tous les deux (trois) dans notre voyage !
A ce stade (je n’ai plus du tout de notion de l’heure ou du temps), les contractions sont vraiment de plus en plus dures à gérer, semblent plus longue et j’ai l’impression d’avoir du mal à bien respirer pour les accompagner. J’essaie à nouveau l’image mentale de mon col qui est en train de s’ouvrir et à ce moment j’ai l’impression que la douleur devient insupportable. Je me dis que je n’en peux plus et je commence à considérer de me faire aider par une péridurale ou autre chose pour gérer la douleur car s’en est trop, je n’en peux plus, c’est au dessus de mes forces finalement ! Ni G. ni moi ne comprenons à ce moment là que je suis en train de vivre la fameuse « phase de désespérance ». La poche des eaux explose alors et je ressens une énorme envie de pousser !! Je n’y crois pas mais le cri que je pousse m’en convainc. Je crie aussi à G. d’aller chercher les sages-femmes mais la porte s’ouvre avant que G. n’ait pu sortir.
J’ai très envie de pousser mais la sensation est celle d’aller à la selle. Je le dis à la SF et à l’auxiliaire qui me répondent que c’est exactement ça, que c’est le bébé qui arrive ! Incroyable ! Je suis remotivée. Elles me dirigent vers la table pour la poussée. Leurs conseils sont vraiment précieux, indispensables car je ne sais pas du tout comment faire. Je m’installe sur le lit, face au lit dans un sorte de quatre patte. Elles règlent rapidement et efficacement les points d’accroche. G. est à côté de moi, il m’encourage, tous m’encouragent pour la première poussée. A priori je crie plus que je ne respire et ça fait juste apparaître et disparaître les cheveux. Il me faudra 2 autres poussées en adaptant un peu la position comme celle d’une « demande en mariage » ( ? je crois que c’est comme ça qu’elles l’ont appelée) et surtout en acceptant de « pousser là où ça fait mal » (mais ça fait vraiment mal ! J’ai l’impression que je vais tout déchirer) selon les conseils de la SF. Une fois que c’est accepté dans ma tête j’ai l’impression qu‘il n’y a plus de limite à ma force et à ma puissance. Z. sort tout d’un coup, c’est incroyable. J’entends qu’il est 5h11 ( !! ). J’apprendrais plus tard avec le compte rendu d’accouchement que le temps total de poussée aura été de 6 min…
En quelques secondes il est sur moi, propre, pas du tout bleu, rouge, blanc ou visqueux comme je l’imaginais… et beau ! C’est incroyable, on l’a fait ! Je n’en reviens pas. Et Z. me regarde, c’est vraiment fou, je le trouve vraiment très beau et je ressens quelque chose de vraiment fort.
Clampage du cordon et délivrance arrivent peu après sans problème. Je ne sens même pas la mise en place de l’injection d’ocytocine mais G. m’a confirmé qu’elle avait bien eu lieu. Tout a été si fluide autour de moi, les sages-femmes et les auxiliaires sont des fées . Le temps est suspendu, je suis complètement shootée, au sens propre et au sens figuré car je prends des doses de gaz pendant que la SF me mets des points sur des déchirures du périnée. Je me dis alors à moi-même en note pour plus tard que je suis contente de ne pas avoir demandé le gaz en gestion de la douleur car ça donne vraiment le sentiment de partir dans les vapes. L’auxiliaire de puériculture, C., nous aide ensuite à mettre en place la tétée de bienvenue qui fonctionne. L. et C. auront vraiment été des fées.
J’ai le sentiment que c’est fou et que tout a été parfait de A à Z, à commencer par ce dimanche pluvieux qui nous a fait rester dans notre cocon et nous a permis de tout lancer comme on l’espérait.
Retour de L. et G. sur l'accompagnement doula :
“Mon conjoint et moi avons choisi de faire appel à Louisane dans le cadre de notre projet de naissance physiologique et pour se préparer au mieux au post-partum pour notre premier enfant…et je la recommande chaudement! Louisane est devenue notre alliée dans cette aventure, elle a fait grandir la force et la confiance en nous en nous apportant le bon niveau de connaissance et d’information, au bon moment. C’est une chance de l’avoir dans la région! Louisane se déplace à notre domicile et s’adapte toujours à nos contraintes et disponibilités. Je recommande vraiment le forfait d’accompagnement global qui est très complet et avantageux en terme de prix. Et si vous essayez cet accompagnement, il y a de grandes chances que comme nous vous vous laissiez ensuite tenter par les autres ateliers et soins qu’elle propose et qui sont également très bien comme les soins prénatal ou l’atelier portage.
Merci encore Louisane pour ton écoute et ta disponibilité!”
(Avis Google)